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La perma-couture pour fil conducteur

22 juillet 2017

Au milieu coule une rivière. Oui mais...

Pierrot

Notre aventure est comme nous, coincée dans un hall d'attente, un peu perdue, un peu floue aussi. Nous avons passé les deux derniers mois avec des amis rencontrés sur la route durant notre voyage.Malgré la chaleur humaine, la vie au grand air, le travail coopératif,  l'effet boomerang n'a pas tardé et vite se sont réveillées ces questions que nous avions soigneusement omis de régler avant le voyage, privilégiant la fuite. Nous voici donc, revenus au même point. Une partie de jeu de l'Oie peut-être. Les optimistes diront que le  bon côté c'est nous sommes à nouveau sur une case départ !! 

Vivre au Mas a été un de nos plus jolis rêves. Mais c'était aussi accepter de rester wwoofeurs plusieurs années: Travailler au sein d'un communauté, être accueilli comme un bon ami qui vient donner un coup de main.. Oui mais, on ne paye pas ses amis. Et malgré toute la force que dégage ce nouveau monde, l'indépendance n'est pas encore prononcée. Peut-être sommes nous lâches, mais nous n'avons pas trouvé le courage d'oeuvrer avec eux à la construction de ce rêve. C'est donc avec beaucoup de tristesse que nous avons avertis nos amis que nous n'étions pas à la hauteur du cadeau qu'ils voulaient nous offrir.

Rivière la Fargassa

A présent, toute notre attention se porte sur le fait de trouver un logement rapidement. Notre appart est toujours trop cher, pas vendable à un prix correct et surtout en pleine ville. Il est donc loué à partir de la semaine prochaine. Sauf que nous n'avons pas encore trouvé de nouvel endroit ..gloups ! L'avantage lorsque l'on a passé 10 mois sur les routes, c'est que ne pas savoir où l'on va vivre dans 8 jours est bien moins stressant. Au pire nous avons un jardin et une tente..Puis Pierrot et Hurlu adorent :) moi et Berlue un peu moins mais cela ne nous fait plus peur et Grande Ginette, si la tente lui dit pas, peut toujours se réfugier chez son chéri !

Auré

Avec Toine aux fourneaux, toujours un repas bon et chaud :)

Toine

Nous avons jeté notre dévolu sur les Vosges, reste plus qu'à croiser les doigts. Trouver un endroit paisible, s'accorder un breack. Une maisonnette pour quelques mois. Une fois installés, ce sera la pause réflexion : s'installer quelque part ou s'aménager le bus de nos rêves..mais ca c'est une autre histoire.

Grosses bises de nous 4. Merci pour vos messages d'encouragements, vos chaleureux commentaires. Merci aussi pour les jolis regards que vous avez porté sur notre aventure tout au long de cette année !! 

La Delierre Family !! :)

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1 juin 2017

Bibliographie du voyage

- Libres enfants de Summerhill, A.S. Neil, Editions Maspero Coll. 'Textes a l'appui' 1973, 326 p.

- Le concept du continuum, Jean Liedloff, Editions Ambre, 1975, 222 p.

- Les sentiers de l'utopie, I. Fremeaux et J. Jordan, Editions La découverte/poche, 2012, 387 p.

- Extremes of the cosmos, Brian Gaensler, TarcherPerigee, 2012, 240 p

- Le grand roman de la physique, Manjit Kumar, Champs sciences, 2012, 634 p.

- Economix, BD, Dan Burr et Mickael Goodwin, 2014

- L'Avenir en commun, Jean-Luc Mélenchon, Editions Seuil, 2016

- Apprendre sans l'école, John Holt, Editions L'instant présent, 2012, 263 p.

Romans

- Les sept plumes de l'aigle, Roman, Henri Gougaud, Editions du Seuil 1995, 281 p.

- Les Thanatonautes, Roman, Bernard Werber, Livre de poche, 503 p.

- Un bûcher sous la neige, Suzan Flechter, Livre de poche,

-  Enfance, nathalie Sarraute, Livre de poche,

- L'été des lucioles, Gilles Paris, Livre de poche

-Le désert des Tartares, Dino Buzzati, livre de poche

Les bouquins d'Hurlu et Berlu :

-Les fourmis, Roman, B. Werber, livre de poche,

- Avec mes chiens, Nicolas Vanier, livre de poche

-Sur la piste des reptiles et des amphibiens, Editions Dunod, 2013

- Un chat des rues nommé Bob et Le monde selon Bob, James Bowen, Livre de poche

-" Mr Ibrahim et les fleurs du Coran", "Milarepa, " le Sumo qui ne pouvait pas grossir" Pierre E. Schmitt, livre de poche

 

 

1 juin 2017

Et au milieu coule une rivière

J'ai eu peur, un temps, que le Mas, ne deviennent mon fort Bastiani. Loin de la ville, de son activité incessante. Habituée à vivre au sein d'une fourmillière, entourée de mes proches, je crains parfois d'étouffer à la campagne. Cela peut paraître paradoxal quand on voit l'immensité de ces montagnes. Mais trop d'espace parfois tue l'espace. Et je ne me suis jamais senti libre autrement qu'enfermée dans la ville. Je vais devoir apprendre à me sentir libre et active dans un espace qui me dépasse.

Mais le Mas (contrairement au fort Bastiani) est surtout l'endroit de tous les possibles. Un marché déjà existant où nous pourrons vendre les produits de la ferme et mes petites créations. Un gîte à dispo pour organiser des semaines/ateliers de couture, créations, land arts...tout ce qui nous passera par la tête. Des ateliers pour enfants instruits en famille, une future boutique en ligne avec vente de produits saisonniers de la ferme et aussi mes petites créations :) Je commence même à délirer sur la rénovation des caravanes mises à dispo pour les wwoofeurs, sans compter la restauration de la bergerie et toute la déco qui la composera...

caravane_wwoofeurs

bergerie_1

bergerie_2

Et puis, nous voulions une grande famille.. Nous serons 13 à table tous les jours à tous les repas !!

Vivre au Mas de la Fargassa aux côtés de nos nouveaux amis (hein Nesta !..petite blague perso pour Laetitia ), ouvrent un champ de possibilités extraordinaires aussi pour les kids. Chaque jour est une découverte. Chaque matin promet de nouveaux projets. L'ennui pointe parfois le bout de son nez, mais jamais bien longtemps. Juste assez pour faire naître une nouvelle envie.

"- En fait, tu sais maman, c'est pas cool : Quand on est un enfant, on a plein d'idées. On invente des tas de trucs, mais on a pas de moyens.

- Oui, c'est vrai mon grand. C'est un peu comme si vous étiez tous des Léonard de Vinci : Vous avez des idées géniales mais rarement la possibilité de les réaliser."

Sur le Mas, leurs envies sont concrétisables. Antoine s'est ainsi lançé dans la culture de Bonsaï (il est en phase test pour l'instant), il a apprivoisé les  ânes alors qu'il en avait une peur bleue. Mais s'est aussi initié aux autopsies: Oui, la chauve-souris cobaye a été trouvé morte avant l'intervention...

Autopsie d'une chauve souris

Aurélien quant à lui appronfondit sa connaissance des reptiles et des batraciens et parle à présent un anglais simple mais efficcace !!! Mais son plus gros coup de coeur est pour les lapereaux !!

Les enfants ont accès à l'atelier, aux outils (même si les adultes ensuite s'arrachent les cheveux parce que plus rien n'est rangé à sa place..), ils peuvent bricoler à leur guise. Ils ont aussi vécu en tente pendant quelques jours, à 25 m de la maison mais en presque totale autonomie : on ne les voyait qu'aux heures de repas, faire leurs courses dans le frigo familial :)

Durant ce mois, j'ai pu organiser des ateliers créatifs: couture et tricot avec ma petite tribu de 8 marmots. Bien sûr tous n'étaient pas interessés ou pas au même moment, mais dans l'ensemble je me suis régalée et eux aussi !!

les_gars_ateliers

Guirlande_d_Ezra

Et puis du côté des adultes, nous avons tissé des liens très forts avec Frauke et Johan. J'ai une nouvelle amie, que mes autres amies vont adorer et Pierrot refait le monde tous les soirs avec Johan ! Grande Ginette a pris sa décision, elle sera des nôtres aussi. Tout est réuni pour le premier jour du reste de notre vie, tu as raison ma Christouille !! ;)

chaussette___bois

En attendant Septembre et notre retour au Mas, nous finissons notre voyage par un générique de fin et repassons sur tous les lieux où nous avons passé de superbes moments, afin de saluer, embrasser, aider... toutes ces merveilleuses personnes que nous avons eu la chance de rencontrer lors de notre périple !! Nous sommes de retour sur l'Ecoquille actuellement et ça bosse !!

Gros bisoux à tous !!

Ed :)

 

14 mai 2017

Quand on fait du wwoofing c'est souvent parce

Quand on fait du wwoofing c'est souvent parce qu'on cherche quelque chose ... Une nouvelle façon de vivre, un rythme différent, des valeurs, une culture.

Que ce soit pour prendre un bol d'air, donner une teinte légèrement différente à notre existence ou bien tout bouleverser.

Nous avons fait bien des kilomètres en bientôt 10 mois, nous avons croisé des endroits merveilleux et des cons, des villes horribles et des gens magnifiques. Nous avons eu quelques galères et plusieurs moments de magie.

Et c'est donc en tant que wwoofers un peu blasés, humm, ou disons plutôt expérimentés que nous sommes arrivés au mas de la Fargassa, pyrénnées orientales. Nos hôtes sont Hollandais et vivent depuis 4 ans sur leurs 60 hectares de forêt dans une ancienne forge entièrement rénovée. Leur activité se partage entre un camping à la ferme et ladite ferme où ils cultivent des fruits à confiture.

Edwige sait qu'elle va faire des rideaux car elle fait des rideaux partout où on passe :) Et moi, je me demande ce qu'on va essayer de m'apprendre que je ne sais déjà. Pas par prétention, mais parce que les échanges de savoir, principe de base du wwoofing, ne volent en général pas très haut.

Nous passons notre première journée à désherber les framboises et à trimballer du fumier, normal...

Puis, Johan, 65 ans, ancien agent de sécurité et philosophe, expert en littérature classique me demande un coup de main pour refaire le toit qui abrite une caravane tout au fond d'une terrasse. Ledit toit avait été soulevé par une bourrasque et s'est ecroulé quelques mètres plus loin. Il passe une heure avec moi, puis disparaît. Je me suis approprié le chantier ;) J'ai refais entièrement l'abri à l'identique et en recyclant ce qu'il y avait à sauver de l'ancien. J'y ai passé quelques jours vraiment sympa entre tronçonneuse, pour faire des poutres et des poteaux et sacs de ciment pour les celler dans le sol.

Ca a été le début d'un gros mois de boulot carrément génial. En fait, au lieu de me montrer des trucs bidons, Johan venait me demander mon avis sur ceci ou cela ... Quel changement de statut social pour moi ;)

Comme je me sentais libre, j'ai pris quelques initiatives.

- J'ai refais le passage du pont. 19 m de long sur 1.1 m de large. J'ai enlevé les planches toutes pourries, commandé du douglas, traité la rouille et tout remis en place.

le pont

- La balançoire, je l'ai remontée avec des troncs de jeunes chataigners.

La balançoire

-  Un des chalets avait un problème de sol qui s'affaisse à cause d'années d'humidité accumulée. J'ai ouvert le lino, remplacé une vieille planche d'aglo par de l'osb et fait une petite chirurgie pour remettre un lino neuf la où l'ancien était mort.

- L'escalier en bois qui menait à ce chalet me semblait un peu frèle, alors j'en ai fais un autre plus costaud avec du bois sauvé de l'ancien pont

Escaliers fabrication

escaliers châlet

- et pour finir j'ai aussi remonté quelques mètres de mur que j'aurai préféré en pierres sèches, mais auquel j'ai du ajouter du béton car les pierres des pyrénnées ne sont pas du tout les mêmes que les pîerres aveyronnaises.

le mur NB

Le mur terminé

 

Je suis comblé par ce mois de travail où on m'a fait confiance. Les outils étaient souvent un peu "rewwoofés" comme on dit chez nous, mais au final les résultats sont là.

Ed' se voit confiée un sac de retouche et le raffraichissement des rideaux d'une caravane. C'est pas grave, du moment qu'elle peut sortir "force tranquille", elle est heureuse, en plus il fait chaud à partir de début avril. Ce n'est pas toujours trépidant pour elle, mais il y a quelque chose de spécial dans cet endroit qui la séduit particulièrement.

Ce detail, c'est que nos hôtes, non seulement nous foutent la paix avec nos gosses, mais foutent la paix aux gosses eux mêmes. En fait, ils foutent la paix à leurs gosses aussi et ainsi nous avons goûté à la vie d'une petite communauté où les enfants sont respectés comme des personnes et non traités comme des imbéciles qu'il faut remplir de dictionnaires. Quel plaisir !

Auré et le lapin

Méru

Mouna

Rana et Auré

 

Antoine et Aurélien ont appris plus d'anglais en 5 semaines que je n'ai appris d'allemand en 6 ans au bahut ??? Evidemment, ils ont continué à attraper toutes sortes de bestioles plus ou moins communes de l'orvet au lézard vert (attention, ce n'est pas n'importe quel lézard ... ). C'est un peu la spécialité d'Aurélien qui a attrapé une couleuvre à collier dans le torrent ou pu identifier un pélobate cultripède aux yeux dorés ... . Antoine a disséqué une chauve-souris, et s'est lancé dans la culture des bonzaïs. Le soir Lolo lit Tolkien et Antoine "le meilleur des mondes".

Bonzaï

Arthropode aquatique

Lezard

C'est dans ce contexte plutôt favorable, qu'un soir au diner, Frauke, notre hôtesse, nous parle d'une ancienne bergerie située sur leur propriété. Elle nous explique qu'elle est a quelques minutes de marche de la maison et nous lance tout de go que si on veut on peut la remettre en état et venir y habiter !!

Frauke

Elle éprouve le même soulagement que nous de ne pas être jugée sur la façon dont elle éleve ses enfants, qui sont quand même 6 :), elle est heureuse de l'aide et de l'énergie que l'on apporte au lieu et désire simplement que nous en fassions partie. En bref, nous sommes les bienvenus pour rester et partager nos existences pour le temps qu'il nous plaira .... Tada !!!

Il vécurent heureux et n'eurent plus tant d'enfants que cela ...

....Je mettrais mon grain de sel dans le prochain post, j'ai plein de trucs à dire aussi ;)

Gros bisoux les copains !!!!

 

 

20 avril 2017

Quand l'improbable devient réalité

Notre séjour à Villemagne l’Argentière fût de courte durée. Parfois ça ne passe pas entre les gens, ce fût le cas sur ce site . Ce que le voyage m’a appris, c’est que tout n’est pas toujours de ma faute,  ou de celle de Pierrot ou des enfants, que nous ne sommes pas de mauvaises personnes. Mais  que  parfois, les connections ne se font pas, tout simplement parce que nous sommes tous différents, n’avons pas les mêmes attentes ou juste parce que le feeling n’est pas bon..Nous avons donc repris la route un peu au hasard, nous dirigeant déjà vers Perpignan où nous n’étions attendus que 3 semaines plus tard. Et c’est là que l’improbable s’est produit :

Quelle est la probabilité de rencontrer Johnny Deep à la boulangerie un Dimanche matin … ?

 Sans doute pas plus que celle qu’un inconnu vous arrête sur la route en vous faisant de grands signes, debout juste à côté de sa voiture,  pour vous inviter à passer 3 semaines chez lui et sa famille.

Alors non, je n’ai pas encore rencontré Johnny Deep un Dimanche matin (je dis « encore » parce que je sais que cela arrivera un jour).Mais un inconnu nous a bel et bien arrêté en nous faisant de grands signes depuis le bord de la route.  On s’est bien sûr arrêté.

Nous avons passé 3 semaines chez Tomas, Laetitia et leurs deux petits gars Milo et Nesta.

Arbre en fleurs

3 semaines à vivre dehors en permanence.  Abrités la nuit dans la tente, le jour  sous le hangar aménagé comme un sympathique et  chaleureux appartement.  Pour la douche c’était dehors aussi  (mais Mars dans le Sud c’est comme  Juillet en Alsace, alors plutôt relax les douches…), les toilettes sèches idem, en extérieur . J’ai d’ailleurs découvert, en les utilisant, que c’était plutôt chouette de faire son truc avec vue sur le  paysage environnant..

Quand les enfants n’étaient pas occupés à se régaler, tout comme nous,  des délicieux repas préparés par Laetitia, ils couraient  à la « chasse » aux fourmis,  lézards, grenouilles, crapauds, tritons , scolopendre annelé.. L’émotion la plus forte fût la découverte d’une couleuvre à collier (animal « convoité » depuis de mois !!)

scolopendre

Triton

Fourmis

couleuvre à collier

Après une étude sérieuse et très précise (attention, on ne rigole  ici avec les batraciens et les reptiles !)les animaux étaient bien sûr relachés dans la zone où les enfants les avaient capturés. Il faut avouer que parfois les adieux fûrent difficiles, pour les enfants. Les petites bêtes, moins émotives, filaient sans demander leur reste !!

mesure crapaud

Idix, malgré sa ferveur , n’a rien pu observer de près… 

Idix

Pierrot quant à lui, a passé beaucoup de temps à étudier le terrain (même les jours de grosses grosses pluies !!) afin d’en faire le design permaculturel. Je n’ai pas eu le droit de poster la photo de son dessin car il estime qu’il a encore trop de boulot à faire dessus..mais si je négocie bien, je pourrais vous le montrer bientôt !

Il a aussi travaillé sur le poulailler, car les 3 grâces présentes sur le site (Magellan, Bip-Bip et Messrine) fans de confort, trouvaient leur poulailler moins attrayant que le hangar, son confortable canapé et surtout le seau de compost de la cuisine…

poulailler

Mesdames  ont donc à présent une jolie maisonnette avec pondoir et semblent satisfaites .

De mon côté, j’ai passé 3 semaines formidables, non seulement parce que je me sentais comme avec  des amis de toujours, mais aussi parce que Laetitia voulait, depuis longtemps, apprendre la couture !!! Ce fûrent donc  3 semaines d’atelier permanent : Le bonheur c’est simple comme la couture ! Laetitia était non seulement très investie mais aussi particulièrement douée !!

laetitia

Entre les pochettes, les rideaux et la housse de  coussin pour Brandon le camion , le temps a filé à toute vitesse ..  !! et vite est venu pour nous le temps de reprendre notre voyage. Mais nous nous sommes promis un autre passage chez nos nouveaux vieux potes et  Juin sera l’occasion de joyeuses retrouvailles !!!

Nous sommes à présent  sur un site splendide juste au dessus d’Amélie les Bains, dans la montagne.

Accueillis au sein d’une famille adorable (encore de nouveaux vieux potes..) avec pas moins de 6 joyeux et bruyants enfants. Autant vous dire que pour nos petits gars c’est la fête tous les jours !!

Mais, ici personne ne parle le français (pour le moment..) Alors après presque 3 semaines à ne parler qu’Anglais, je deviens ..euh..How you say that in French again ?..like..euh comme ..Comme Jean Claude Vandamne :)

A tout bientôt for la suite !!

Bisoux de la Hippie familie !!!!!!!!

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22 mars 2017

Interview et découvertes, Février un mois faste

 

Nous sommes parti de la Clédelle le 5 mars. Pour un nouveau wwoof à Villemagne l'Argentière. Et on y est déjà plus pour des raisons que l'on tentera d'expliquer dans un prochain poste. Cela nous a donné l'occasion de passer quelques jours chez ma grande amie Delphine à Frontignan et de rencontrer sa collaboratrice en permaculture Chris' qui est une femme charmante énergique et vachement calée :)

De là notre route devait nous amener autour de Perpignan, mais les aléas du voyage en ont décidé autrement. Je ne me penche pas sur ces étapes pour le moment, voici quelques détails que nous avons à rattraper sur les quelques dernières semaines.

Nous n'avons pas acheté de pain ce mois-ci. Tous les 2 jours, j'ai fait 2 kilos de pâte avec un levain qu"Antoine m'a passé à Saint Felix ;) Merci Antoine ! Je suis obligé d'y mettre un peu de froment pour que ça panifie un peu, mais j'y ajoute toujours du sarrazin (miam), de l'epeautre, du seigle ou même du maïs ... Le résultat est un pain assez ferme mais très savoureux et nutritif. C'est le pain que j'aime voir sur la table et faire son pain est toujours un facteur de stabilité.

La recette, si ça tente quelqu'un ;) se trouve dans la rubrique "Recettes" en haut à droite de l'écran.

Je vous raconte ça parce qu'on a eu une discussion/interview avec Françoise cette semaine et que la problématique de l'alimentation est centrale pour qui veut évoluer en autonomie partielle ou "hors-système".

L'idée de l'interview nous est venu car nous rendons régulièrement compte que les supermarchés nous possèdent et que hors période de wwoofing nous y laissons beaucoup d'argent. Nous essayons de nous approvisionner à la biocoop, nous y cherchons systématiquement farines et produits secs, mais y faire toutes ses courses ne convient qu'aux gens aisés ou à ceux qui ont prévu de ne pas survivre jusqu'aux prochaines courses.

Donc, manger bien est exclu quand on est aux minimas sociaux. Ce qui est dégueulasse en soi. Mais alors comment font les posts hippies, les anar', les zonards, les rêveurs, ceux qui sont pauvres exprès ? Les idéalistes ne mangent pas de la merde, or ils sont souvent à la dèche, comment font-ils ?

C'est là que nous avons fait le recoupement avec Françoise. Cette maman et sa fille vivent dans le Tarn avec très peu de ressources. Mais ce n'est pas n'importe quelle maman, elle a beaucoup vécu dehors et avec très peu de choses, elle ne travaille pas parce qu'elle à mieux à faire de son existence. Sa fille est non-sco depuis toujours. Françoise n'est donc pas quelqu'un qui s'en laisse conter. Alors comment fait-elle pour manger à hauteur de ses aspirations et rester en bonne santé ?

Voici les propos recueillis lors d'un après-midi passé avec Françoise et Cyann. Ces quelques questions nous ont servi de trame :

Comment devient-on un non-consommateur ?

-Comment éviter les supermarchés ?

-Quelles stratégies pour se nourrir qualitativement, place du bio?

-Réduction des déchets, économie d'énergie

-Achat en gros ?

-Auto production, cueillette sauvage, glanage ?

Françoise et sa fille Cyann sont arivées pile à l'heure du goûter avec des galettes de sarrasin aux petits légumes. De notre côté, la brioche levait, cet après midi "interview" commençait plutôt bien !! Assis devant notre tisane de verveine, notre échange commença:

Pour Françoise le mot d'ordre est organisation, les courses ne sont pas faites au hasard et les commerçants sont sélectionnés selon des critères précis; Elle fait une utilisation séléctive des grandes surfaces, privilégie les magasins bio et le marché de producteurs du samedi matin.

Avec un budget plus que serré, Françoise et Cyann cuisinent et mangent de manière qualitative et savoureuse. A leur table, pas de plats touts faits, mais des recettes simples et saines réalisées pour leur qualités nutritives et leur bon goût. La simplicité est de mise, des légumes frais, des céréales, des légumes secs;..Les huiles jouent aussi un rôle essentielle : colza, olives, sésame et huile de noix avec parcimonie (son prix étant vraiment trop élevé). Le glanage et la cueillette sauvage ne sont pas des pôles importants dans la vie de Françoise mais elle s'y adonne avec plaisir aux cours de balades et conaît les plantes et leurs vertus...

Avec Françoise, et depuis que nous sommes en voyage, nous avons re-découvert la notion de frugalité. Et si l'on sort de nos habitudes de pensée et de nutrition, la frugalité apporte une réponse à nos questionnements sur l'équilibre alimentaire. Sans pour autant manquer ou se priver et en prenant même du plaisir !

A la maison pas de frigo et c'est un choix : pas de système de réfrigération, pas de perte. Les restes sont consommés au repas suivant. Les économies d'énergie sont une préoccupation financière mais aussi et surtout écologique; Il en va donc de même pour le gaz. Pour cuire les pâtes, elle monte l'eau à ébullition, verse les pâtes dans la casseroles, met un couvercle et ..éteint le gaz. Perso, on y aurait jamais songé, et ça fonctionne tout aussi bien, cela prend juste un peu plus de temps.

Merci Françoise pour tes réponses éclairantes et tes petites recettes dans la page "Recettes !!"

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Edwige et moi avions un défi tricot depuis le mois d'octobre. Eh bien, ça y est, j'ai fini mon pul à la mi-févrierl. Mais je n'ai pas battu Ed qui en a fait 2 dans le même temps :(

Mais celui-ci est pour Grande Ginette, alors on est à égalité, 1 pull partout !

 pull

Les gars se sont mis aux romans. Ca aussi c'est une petite victoire à mettre sur le compte du mois de février. Nous n'en faisons pas un plat, mais ils semblent tous les 2 avoir décidé qu'un bon livre n'a pas forcément d'images.

 Ne pas tourner en rond a été important ce mois-ci. Alors, j'ai également ressorti mon ukulele. J'ai décidé que j'avais le temps et que soit je fantasmais de jouer, soit je jouais vraiment. Je me suis penché un peu sur la théorie et j'ai enfin compris comment se composent les accords de bases. Et j'ai pompé quelques tunes sur internet :

- Ziwbabwé de Bob Marley

- La bodega des Négresses vertes

- All I want de --- Bo du film Juno de Barry Louis Polisar

- Superstar de Sonic Youth

Je ne vous fais pas encore de démo, mais ça se fera ! Je vous vois d'ici me mettre au défi ;)

De mon côté, j'ai finalement mis ce mois à profit. J'ai fait de grandes découvertes. Comme, par exemple, que je peux mettre les chaussures de chéri sans enlever mes chaussons (c'est rudement pratique !). Ou que la physique quantique c'est fun, même si j'ai rien compris à cette histoire de chat dans une boite ou de particules sensibles à notre regard..( mais c'est ce qui expliquerait les coups de foudre d'après Berlu. Il précise: surtout avec les jeunes filles blondes  ..). J'ai repiqué des fraisiers de Feu sur Air  dans un jardin Mandala, rebaptisé les oiseaux du coin avec des noms qui correspondent à leur chant : le télégraphe, la belle-mère.. J'ai tricoté des chaussettes pour des bâtons..Je suis remontée sur des patins à glace (spéciale dédicace à toi Delph!!) et je n'ai même pas chu ! .J'ai aussi lu quelques bouquins vraiment sympas (vous trouverez tous les détails dans la page Bibliographie du voyage). Mais surtout, j'ai renoué avec la couture !!!  Au bout de 3 semaines (où comme par hasard, il faisait un vrai  temps d'hiver ..), j'ai remis le pied à la pédale et c'était reparti comme en l'an 40 ! Je me suis aussi trouvé une nouvelle addiction : la broderie. Les gamins m'ont décerné mon diplôme officiel de grand-mère lorsque je me suis mise au tricot alors je m'investis dans le rôle :)

Là, nous sommes dans un endroit incroyable avec des gens adorables en train de vivre une histoire vraiment particulière, touchante et peu commune.qui mérite encore plus que les autres d'être narré.

On vous embrasse fort !!!

La Hippie family !!

 

 

 

27 février 2017

De la deconstruction.

Nous sommes à La Clédelle depuis presque un mois. Au départ, l'idée était d'être en vacances, mais on s'est rapidement senti un peu déboussolés. Rien foutre n'est décidement pas notre trip, enfin, nous verrons un peu plus loin que cet état de fait n'est pas là par hasard. C'est un caractère durement acquis.

Perce-neige fév 17

Je dis rien faire, mais ce n'est pas vraiment le bon mot. Nous avons fait plein de choses, mais nous les avons fait sans but, sans ligne directrice, ces choses n'appartenaient pas à une démarche. Nico nous avait laissé une liste de petites choses à faire. On en a fait la plupart, construction de toilettes sèches, confection de petits sacs en toile, repiquage ... Comme une tempète est aussi passé par ici la semaine dernière, nous avons fait un peu le ménage ; Fuite d'eau sur le toit, arbre tombé sur la propriété ! Avec les enfants on a patiné, fait une cabane de la mort

Cabane Fév 17

Cabane 1 Fév 17

Cabane 2 fév 17

Cabane 3 fév 17

Cabane 5 fév 17

...et des flèches polynésiennes, des tonnes de gateaux. Eux sont toujours à fond sur les serpents et autres bêtes bizarres. Ils ont capturé pleins de lézards, construit des terrariums et ont fait éclore des oeufs de grenouille :)

Terrariums les gars 2 Fév 17

Terrariums les gars Fév 17

Lézards 1 fév 17

Lézards Fév 17

Ne pas avoir d'inspiration nous a mis dans un état déplorable, alors le 21/02, on s'est mis en quête de notre prochain wwoof. Confiants et déterminés ! Ca nous a donné un bon ballon d'oxygène. Je croyais qu'Edwige en avait vraiment assez, je me suis dis qu'elle avait besoin d'un point fixe pour finir le séjour. Du coup, j'ai demandé à Nico et Marion si on pouvait rester chez eux jusqu'en juin. Mais le moral est si bien remonté quand on s'est vu en mouvement vers d'autres horizons qu'en fait ça aura été inutile. Edwige a envie de finir ce qu'elle a commencé, big up !)

Mais, nous trimballons un chien gravement névrosé. Je sais pas, il a du être abusé par son père quand il était jeune ou un truc du style, ou bien il a été le seul survivant d'un crash d'avion ...

Avant hier matin, au reveil, ledit chien avait litéralement mangé la moitié du montant de l'abri à bois que j'avais aidé Nico à monter avant l'hiver. Quelle misère ! Du sabotage en bon et dû forme, un vrai massacre ! Ca nous a instantanément refoutu le moral en vrac et je dois dire que tout à coup je me suis senti comme un boulet par chien interposé.

Action, réaction (à peu prêt le pire projet de vie), on s'est relevé et on a dissimulé le forfait :) Ce n'était pas un mince affaire et j'ai failli succomber à l'injonction intérieure me dictant de démonter entièrement l'abri. Il faut savoir qu'il fait genre 6*2*2.5m, avec des contreventements partout, au moins 250 tuiles sur le toit, des tiges d'aciers sortant de parpaings pour stabiliser la base et j'en passe ...

Pour finir, j'ai étayé, zappé le poteau, enlevé une rangée de tuiles et reconstruit le tout en partant du bas (le fameux fer à béton). Chirurgie réparatrice effectuée dans la journée. A certains moments, j'étais torse poil dehors, il faisait bien chaud et au bout du compte, j'ai pas mal kiffé :) Mais de là à dire merci au chien, quand même pas ! Nico, si tu me recois, pardon d'avoir touché à ton oeuvre ...

Abri bois 2 fév 17

Abri bois 3 fév 17

Abri bois 4 fév 17

Abri bois 5 fév 17

Abri bois 6 fév 17

Or donc, ce petit mois de repos, n'a pas été de tout repos. Nous sommes un  peu désorientés et nous sommes un groupe. D'où une conjonction de tendances contradictoires. Quand je suis seul et livré à moi-même, je tourne en rond et je regresse vers ce que la vie à de plus essentiel et de primaire (qui suis-je, où vais-je, pourquoi erre-je tant ?). Quand je suis en groupe, comme vu lors d'un poste précédent, j'ai tendance à me refugier dans les stratégies connues même quand elles sont insatisfaisantes (mater des films, boire des coups...).

Il va de soi que tout ce blabla n'est pas très divertissant, mais d'une certaine manière, comme le fil conducteur "perma couture" n'a jamais vraiment existé dans le réel, c'est l'expérience grandeur nature sur nous même qui devient l'objet principal de ce voyage. En effet, notre fameux slogan a très vite été relégué à un plan accessoire tant le quotidien nous a absorbé. Nous avons dû faire preuve de pas mal de résilience, pouvons-nous en déduire que nous sommes un système social permaculturel réussi ? Peut-être :)

Comme je ne vais pas vous raconter ce que je bois, je vais plutôt me pencher sur ce à quoi se réduit mon existance quand rien n'est disponible pour la remplir. Car il s'agit bien de cela, quand l'ennui gagne et que je suis incapable de trouver l'inspiration, ni la motivation seul. C'est le fait de le ressentir comme un problème qui est malheureux, car faire les choses sans but, c'est simplement profiter du moment présent.

Mon rêve lointain est de me retrouver avec mon terrain pour y construire mon lieu. Mais ai-je la culture de ce genre de vie ? La réponse est implacable, c'est non ! Pour ne pas se perdre dans notre reflexion voici une définition  neutre de ce qu'est une culture : "La culture est l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, ou normes propres à un groupe humain, à une civilisation."

Le fruit de ma recherche, qui n'est en rien une lamentation, est que je ne me reconnais d'aucune culture et que c'est sans doute mon souci vital le plus déroutant. Je ne suis pas paysan, je ne connais pas le rythme et la succession des saisons en milieu rural, je ne suis pas citadin, le ville me stress et me met en colère. Je n'appartient à aucun groupe auquel je pourrai me conformer. Je n'ai pas la culture de l'expression artistique, ce qui me fait cruellement défaut ... Oui, le désoeuvrement à fait ressortir le déraciné qui est en moi pendant un temps que j'aurai pu consacrer à la méditation ou au ressourcement, mais ce n'est pas ma culture non plus. Même si des ouvertures vers ces domaines ont taillés des brèches dans mon monde désolé. Une culture ne s'acquière pas (à part quand elle est générale :), c'est elle qui vous adopte !

Et là, il y a un gros souci selon moi. Nos enfants sont prêts de nous tout le jour et nous voit sans but. Quelle culture leur transmettons nous ? Sans doute aucune, si ce n'est celle de la contestattion. Genre, votre projet de société ne nous intéresse pas, mais on ne fait rien à la place ... Ca coince !

Quel est mon moteur ? Mes initiatives sont orientées par ce que je sais que l'autre attend de moi. Je suis le meilleur des assistants, mais je ne serai jamais un bon porteur de projet ! Je n'ai pas le sens de l'objectif à atteindre que prodigue l'appartenance à une culture donnée.

J'ai pas mal lu aussi pendant ce mois. Les abeilles, l'écoconstruction, les greffes ... que du manuel technique, j'ai une vie trépidante ;) Mais parmi ces lectures, j'ai terminé "Le concept du continuum" de Jean Liedloff. Ledit concept est une intuition de l'auteure qui est tellement simple et efficace, que revisiter son existence au travers de ce filtre est une aventure absolument effrayante. Autant du point de vue de sa propre enfance que de celle que nous proposons à notre progéniture.

L'approche scientifique n'est pas très recevable. L'auteure généralise en partant d'observations sur une seule tribu primitive au sein de laquelle elle à pu vivre un certain temps. Dans les points négatifs, certains de ses exemples sont un peu navrants. Mais ce n'est pas grave, l'important est le voyage proposé.

En gros, un bébé en naissant a un certain nombre d'attentes instinctives multi millénaires sur ce qui va se passer. L'une d'elle est qu'il sera au chaud et en sécurité. Ses manques seront comblés immédiatement par une mère qui sait ce qu'elle fait. Il apprendra comment le monde fonctionne depuis les bras de sa mère ou de celui qui en à la charge. Le résultat étant, selon ses observations, un enfant souple, ouvert et sachant ce que l'on attend de lui. Un enfant capable de se prendre en charge très tôt. Etant un être sociable et positif, il se conformera aux attentes de son endo-groupe, comme une partie d'un tout. 

Dans la société et la culture moderne occidentale, les bébés sont délaissés, mangent de la merde en boite et sont livrés à l'angoisse quand un manque les fait souffrir et que l'on croit salutaire de les laisser pleurer de désespoir, seuls. Le résultat est aux antipodes du bébé primitif, à savoir un enfant raide, caractériel et ne sachant pas du tout où se situe sa place ; Un enfant inapte à vivre ses envies, sa curiosité, dépendant et gauche ...

C'est un résumé rapide et bien sur je ne vais pas généraliser, mais il y a comme une petite leçon à prendre sur l'origine de notre société à la con et sur nos valeurs et priorités idiotes. Ne pas écouter son instinct dans son rapport à son bébé, c'est comme le priver de sa capacité à vivre sa propre vie dans la joie et la sérénité.

C'est l'un des phénomènes que l'on peut observer au travers d'expériences comme celle que nous vivons depuis 6 mois. On sort de sa zone de sécurité volontairement et là on se rend compte à quel point il est difficile de se réapproprier sa vie, de briser les multiples chaînes qui nous maintiennent dans un état d'aliénation permanent dont certaines personnes n'ont même pas idée. Car un conditionnement vraiment réussi est celui qui prive l'individu de sa capacité à remettre en question.

Pour ma part, j'ai toujours tout remis en question. Mais ça n'est pas ma culture pour autant, tout au plus un trait de caractère plus ou moins fatiguant pour mes proches,.Je ne fais parti d'aucun réseau de contestation ou de réflexion et suis incapable d'y entrer. Je me sens comme un étranger parmi eux. Je vais donc poursuivre mon cheminement personnel vers l'acceptation de soi et la sincérité et peut-être qu'au bout du chemin, mon groupe d'appartenance m'attend pour me faire découvrir ma culture, celle que j'ai depuis toujours mais que je n'ai jamais su discerner.

On part vers perpignan dans les prochains jours ...

 

Bise,

Pierre

 

 

 

 

 

 

31 janvier 2017

Parce que c'est aussi ça le voyage...

 

 

Voici 5 mois que nous sommes sur la route. 5 mois d'aventures, de découvertes, de rencontres, d'apprentissages..Mais aussi 5 mois de non-stabilité, de vie chez l'autre, de sans-cesse réajustements, d'émotions positives comme négatives..

Je dois dire que je ne suis pas une grande voyageuse, et je reste ravie d'avoir trouvé en moi les ressources qui m'ont permis de me dépasser en quelque sorte. Mais tout comme, je ne savais pas que la France était aussi montagneuse (pas trop branchée Géo la fille !! ), je ne savais pas non plus qu'un voyage c'était pareil : des creux, des bosses, des vertiges parfois..

Nous sommes installés pour un mois à la Cledelle, et tout ce temps libre laisse de la place pour penser, réfléchir mais aussi pour discuter avec Pierre et les kids. Du coup remontent en bloc, un max d'interrogations..

Les enfants d'abord. J'oscille entre confiance totale lorsque je les entends apprendre par coeur, pour jouer, les noms des animaux du monde en latin, lorsqu'ils me parlent avec passion de la reproduction des batraciens ou encore lorsqu'ils s'intéressent et débatent de ce monde qui nous gouverne..et frayeur absolue lorsqu'ils s'insultent à tout va ou qu'ils choquent nos hôtes par leur franc-parler et leur manières de petits facochères à table.

Ne pas mettre les gars à l'école et choisir les libres apprentissages sont des idées que j'ai choisi avec Pierre. Mais je dois dire que je suis plus anxieuse que lui sur ces sujets. Peut-être ai-je moins confiance en mes enfants ? Ou que je gère moins bien de sortir des sentiers battus..

Lors du Nouvel an, nous avons passé 2 jours ici à la Cledelle et dans l'assemblée, sur les 4 enfants présents (en plus des deux nôtres), une seule était scolarisée...Ce fût l'occasion de discuter un peu avec d'autres parents et enfants non sco. Et de constater que les enfants ne paraissaient pas "en retard par rapport à la norme", ils étaient éveillés, curieux, pas toujours diplomates (mais c'est plutôt rassurant je trouve). Des enfants quoi.

Puis se pose aussi le problème du temps que nous  consacrons à Hurlu et Berlu. Ici, durant ce mois de pause, nous avons tout le temps de ménager des ateliers avec eux, de faire des ballades, de discuter, de faire des jeux...Mais lorsque nous sommes en wwoofing et que nous bossons toute la journée, j'ai l'impression de les laisser dans une salle d'attente. S'ajoute à cela que nous laissons deux petits mecs dans un logement que l'on nous prête, avec tout ce que cela implique. L'épisode de la re-décoration de la maison de Marie et Norbert avec le jeu "labo crado" m'a bien refroidie et j'ai du mal à ne pas stresser lorsque je laisse les deux zozos seuls dans une maison qui n'est pas la mienne....

Si l'éducation d'un enfant se veut comme un compagnonnage, j'ai parfois l'impression d'être un bien piètre maitre...

A cela s'ajoute mes propres questionnements sur mon petit moi. La couture passion des passions dans ma vie, ne trouve plus grâce à mes yeux. Je couds pratique mais pas créatif. Je couds parce que j'ai des missions, mais pas parce que cela me chatouille les doigts et le ventre.

Ces 5 mois sont comme une grossesse un peu difficile, et je me demande de quoi j'accoucherai au terme de ce voyage. Wwoofer demande une grande capacité d'adaptation, de l' humblitude et beaucoup d'énergie. Je pensais avoir les 3 en réserve. Mais parfois je sens le stock se vider. L'hiver n'est pas ma saison, et je m'efforce de ne pas l'oublier, mais le découragement me saisit régulièrement.

Arriver dans un nouveau lieu, faire connaissance, adopter la culture du tout petit pays qui nous accueille, est en soi une aventure magnifique. Etre accueilli par des personnes totalement inconnues qui vous ouvre grand les portes de leur maison n'est qu'amour de l'autre. Pourtant, je me sens souvent toute petite, je ne trouve pas comment me placer, comme si l'autre était en fait un ennemi. Cette impression me laisse honteuse et je mets toujours plusieurs jours avant de me défaire et de ma honte et de ma peur. Pour ce faire, il n'y a d'autre solution que de se plonger dans l'autre. Le découvrir, lire et comprendre son langage, entrer dans son intimité...

En préparant ce voyage, je n'ai pas tenu compte du fait qu'à chaque wwoofing, nous entrerions dans une famille, un couple, une communauté..avec ses codes et ses valeurs. Mais aussi dans l'émotif des gens, dans leur sphère intime..

Un des buts de ce voyage pour moi était la fuite de cette intimité. Une pause dans mon cerveau "émotions", c'est raté pour le coup :)

Et la question des questions, que vais-je faire au terme de ce voyage ? ..

Une chose est certaine cette année de wwoofing sera aussi le voyage intérieur le plus intense que je n'ai jamais vécu !

Schmutz !!

Ed :)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30 janvier 2017

Nous voilà à la Clédelle après trois grosses

Nous voilà à la Clédelle après trois grosses semaines en Aveyron chez Anne-Claire et Antoine. Anne-Claire est une amie blogueuse d'Edwige. Ils ne sont pas agriculteurs, mais ils nous ont invité à passer chez eux pour un chantier qu'Antoine ne se sentait pas de réaliser seul.

Nous avons donc construit ensemble un mur en pierres sèches. Enfin presque car quand nous sommes partis il n'était pas tout à fait fini :(

Au départ un éboulis qui a l'air somme toute modeste. Ce n'est qu'une fois les gravats écartés que ça devient impressionnant. Nous n'avons pas de photo du tas avant le démarrage :(, mais, ici, c'est après 1 jour de boulot. 

1 017-0011 014

1 016 

Nous avons bossé sous la pluie, sous la neige, souvent dans la boue, mais la plupart du temps sous un beau soleil et avec un pull de principe car il faisait bon les après midis.

En déblayant, nous avons aussi découvert une source au mi-hauteur du mur qui a sans doute causé l'effondrement de départ. Du coup, on a inséré 2 barbacanes à la base du mur.

Après plusieurs jours de nettoyage, on a pu commencer le remontage, ça a été une sacrée révélation pour moi. C'est comme un puzzle géant en extérieur où chaque pierre doit trouver son unique place. Hervé est venu nous dispenser quelques conseils avisés sur les aspects techniques à ne pas négliger. Un grand merci à toi ! et à l'autre Pierre et sa Catherine, venus en renfort le temps d'un We !

Hervé et les gars

boue

Le mur faisant 2.5m de haut, nous avons choisi l'option  de partir sur une base de 90cm de large avec un fruit en façade et à l'arrière du mur (fruit=inclinaison). Nous avons placés pas mal de boutisses ou clés de boutisses pour assurer la stabilité générale et une bonne repartition des forces entre l'avant et l'arrière du mur.

chantier boue 1

 

mur 2

mur 2 bis

mur 2 T

mur zoom 3

 

Quand la pause Grog s'impose !! Merci Anne-Claire !! :)

pause grog 4

Pierre et Antoine 4

mur 5

la neige 6

 

Pour 2 débutants, nous avons fait du beau boulot et relevé un sacré défi. C'est pas la perfection, mais c'est correct :)

Pierre avant dernier jour

mur et les gars dernier jour

Pierre et Antoine dernier jour Janv 16

C'est un aperçu rapide, car le mois a été dense. Entre le mur, le drainage, le fumier, aller chercher des pierres en rab parce qu'on en avait plus assez à cause de la largeur accrue de la base. Edwige de son côté a poncé le revêtement mural d'une pièce, toute seule, elle a aussi poncé le vernis d'un portail ...

Mais c'est passé très vite. Les manières de nos enfants ont encore choqué nos hôtes et cela à occasionné un réajustement assez désagréable, mais comme dirait l'autre, c'est pas la mort du petit cheval, alors on est pas montés sur nos grands chevaux. On fait ce qui doit être fait et on s'en sort. ..puis Berlu mange presque des légumes à présent :)

Les temps sont un peu durs ces derniers jours. Notre ordinateur a crashé avec toutes nos photos et vidéos dedans. Nous avions un disque externe, mais nous ne l'avons pas utilisé de la bonne façon :( Il nous reste les photos que nous avions publié sur le blog et tout le reste est parti en fumée. On a fait appel à un informaticien, mais il n'a rien pu faire, le disque dur est mort.

Pour ne pas arranger les choses, l'appareil photo ne fonctionne plus que par intermittence et le téléphone d'Edwige qui nous sert de point de contact internet et appareil photo d'appoint ne charge plus correctement.

La petite famille est au calme à la Clédelle, chez Nico. Nous n'avons aucun problème réel, tout le monde est en bonne santé, on est à jour avec le budget, le camion avance quand on le lui demande.

J'ai fais du pain et des pâtes. Les garçons deviennent de plus en plus, chaque jour, des spécialistes en reptiles et amphibiens. Dernière trouvaille à leur actif, une grappe d'oeufs de grenouille non encore identifiée. Edwige reprend la main avec jemapplique et fait des gâteaux et du tricot. Nous faisons des ateliers avec les enfants, régulièrement, sur des sujets divers et variés.

Atelier couture

Les gars fon t des pâtes

Pain

Mais des questions se posent avec plus de fréquence et avec des opinions pas toujours partagées.

La valeur d'avoir un chez soi ? Qu'est ce que c'est "être chez soi" ? La relation parent/enfant ? La nécessité de l'école ? La place d'un enfant non-sco dans la société ? Limites superflues ou retranchement  nécessaire ?

De quoi est faite l'identité dont on s'affuble ? Plus on déconstruit, plus on remet en question, moins elle est pertinente ...

Pour conclure, une citation de Norbert sur laquelle je médite toujours : "Pierre ne sait rien faire, mais il comprend tout !"

Nous avons sauvé du naufrage photographique quelques clichets de Charlie en décembre. Elle est venue nous rejoindre à Toulouse pour Noël et nous a accompagné à Mas Cabardès dans le tarn où nous avons passés quelques jours ensemble.

Charlie

A plus les gens, je vous aime,

Pierre

27 décembre 2016

Etre et devenir ...

En juin, chez mon ami Nicolas, j'ai rencontré une jeune femme, Solène, avec qui je n'ai fait que parler, sisi ! Elle m'a offert ... un livre qui m'a profondément ému. Ce livre, c'est "Libres enfants de Summerhill" d'A.S. Neil. Je profite de cette occasion pour la remercier en connaissance de cause, à l'époque je l'avais déjà remerciée, mais je ne savais pas encore pourquoi ;)

Le livre traite d'une autre manière d'envisager la scolarité des enfants. Une manière qui développerait leur créativité et préserverait leur confiance en eux en ne les soumettant ni à la compétition imbécile, ni à la pression à la conformité, ni à la peur de l'autorité outrancière, ni à des jugements incessants ...

La permaculture avait fait écho à une des petites voix que je n'avais jamais écouté avant. Ce livre a donné corps à une autre de ces voix, celle qui dit que l'école conventionnelle, c'est de la connerie en barre. Qui n'a jamais pensé cela ? Et qui a essayé d'y faire quelque chose ? Et pourquoi, hein pourquoi ? Parce qu'on en a pas le courage. On trouve plein d'excuses, mais les seuls que l'on peut excuser sont ceux qui réponde "moi" à la première question ci-dessus.

De fil en recherches sur le sujet, je suis tombé, il y a 5 mois, sur le site du film "Etre et devenir" (2014) de Clara Bellar. Le thème en est l'apprentissage autonome et la non-scolarisation. Mais je n'ai jamais eu l'occasion de le voir. Il est bien protégé et la copie valait 24€.

Je vous raconte cela parce que la ferme d'Olivet, où nous avons passé tout le mois de décembre, est dotée d'une salle de projection associative. Nous en avons profité pour organiser une séance. Et je n'ai pas été déçu ; même si en fin de compte nous avons vu le film dans le salon de Norbert et Marie plutôt que dans la salle "paille" qui menaçait d'être un peu trop froide.

Certains membres de l'asso, parmi lesquels des lycéens sont venus voir le film, les garçons l'ont regardé aussi. Il n'a laissé personne indifférent et je conseille à tous ceux qui se prennent pour des gens éclairés de le regarder. En effet, l'école fait partie de ces choses que l'on a du mal à remettre en question, au même titre que l'argent, la propriété privée. Parce qu'elles font parties des chose que l'on considère comme "normales", on pense que ces choses font partie du cadre dans lequel l'humanité doit évoluer, un fruit du progrès. Eh bien non, je ne suis pas persuadé que ce soit normal d'envoyer ses gosses à l'école, les gamins ont mieux à faire et cela ne met absolument pas en péril la qualité de leur  avenir.

Bien sur le film ne recueille que des témoignages positifs. Je ferai des recherches contradictoires et je vous dirai ce que j'ai trouvé. Mais je suis très séduit par l'idée de faire sa vie comme on l'entend et non comme on pense qu'elle doit être, ce qui est le résultat principal des enseignements dispensés par l'éducation nationale.

Mais nous n'avons pas fait que mater des films et bouffer des chips ;)

Nous avons eu la chance de pouvoir participer aux l'ateliers pain et fromage. Enfin, surtout Edwige qui a eu un séjour wwoofing exemplaire. Elle s'est pas mal occupé des chèvres aussi et a cousu et réparé les "couches" (les tissus avec lesquels le boulanger couvre les patons), réalisé des cadeaux de Noël personnalisés et donné le jour à une nuée de papillon en tissu (pour couvrir une gaffe des garçons qui ont fait exploser un kit du petit chimiste après avoir adjoint du colorant rouge à une recette apparemment inoffensive ...)

Edwige et sa biquette suivi de Edwige fait du quad ;)

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Les papillons mis en place et le fournil avec ses nouvelles couches.

DSCI2866Lin fournil Déc 2016

 

 

De mon côté, je n'ai toujours pas vu l'ombre d'un système permaculturel, mais j'ai pu étudier la fumisterie qui n'est pas l'art de ne rien foutre, mais celui de réaliser l'évacuation des fumées :) J'ai aussi travailler sur un bac en pierre pour faire des plantations à hauteurs, coupé un peu de bois, récuré la chèvrerie, même les garçons ont aidé pour trimballer le fumier.

Avec Norbert nous avons ouvert le capot du transporter pour vérifier les bougies de préchauffage et avons fini au fond de la pompe à injection. Norbert a trouvé la solution pour le préchauffage, mais des fuites importantes sur la pompe se sont révélées au démarrage suivant, nous avons pu à peu près tout remettre en ordre sauf le ralenti moteur qui est bloqué beaucoup trop haut dans les tours. Il faudra que je m'y repenche.

Au chapitre des réalisation, j'ai aussi fait un petit meuble en palettes pour le camion. Quelques outils, des bouts de palettes et des vis et hop, on case des trucs jusqu'au plafond. On a cru gagner de la place, mais soudain ce fut Noël et nous reperdîmes le terrain gagné :)

Les garçons aussi ont eu un séjour riche. Ça n'était pas gagné d'avance, mais ils se sont bien adaptés à une contrainte qu'ils n'ont pas vu venir. En effet, Norbert et Marie ont eu du mal à supporter le fait que nos enfants s'expriment en toute circonstances et que nous les laissions parler même quand ils n'étaient pas d'accord avec nous. Cela à donner lieu à une discussion, à une petite négociation et à des conclisions que nous avons tous respecté jusqu'à la fin du séjour.

Mais le résultat est plutôt positif puisque Antoine et Aurélien ont pu conduire un tracteur, u ne méhari et ont fait du quad. Dans le rayon animaux, qui commence à être quand même gravement étoffé, nous sommes tombés nez à nez avec une couleuvre verte et jaune. Nous étions sur un chantier de restauration de 2 pièces  d'une longère et tapions depuis des heures sur le crépis pourri quand le serpent acculé a été obligé de sortir de sa retraite. Les gars l'ont observé pendant quelques jours avant de la relâcher dans un tas de pierres. Il s'agissait d'un mal de 1.3 mètre's de long. Trop classe !

Voilà pour ce nouvel épisode. Il est intéressant de constater comment nous avons pu nous réajuster à une nouvelle "norme" en 4 mois. Nous avons été fortement bousculé pendant les 2 premiers mois et petit à petit avons développer la souplesse et la résistance nécessaire à la survie dans un quotidien en changement permanent. Tout n'est pas parfaitement au point évidemment, mais le chien qui est une cause presque quotidienne de soucis, nous fait faire des heures sup' pendant la nuit. A ce rythme là, on devrait être prêt pour le chaos assez rapidement :)

Confiance, amour et liberté !

La bise,

Pierre

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