Conserver la good vibe
Salut les copains,
Milieu de semaine prochaine nous serons de nouveau dans l'incertitude :) Après une expérience de vie en communauté assez riche en enseignements, il nous faut reprendre la route. Mais je suis assez en confiance.
Nous avons rallongé 2 fois le temps de notre séjour au pradottt. Nous y sommes bien et le travail ne manquant pas nous a donné une bonne excuse de ne pas trop nous investir dans la recherche d'un autre hôte pour boucher notre planning. Au bilan du séjour, récolte de safran, génocide à rumex-land, coupe de bois de chauffage, fabrication de nid de lapin :), travail avec la jument, bonnes bouffes à outrance avec pas mal de bière, 2 ballades à la mer très romantiques sous la pluie, je me suis baigné dans les vagues il y a 15 jours, c'était trop bien n'importe quoi ...que du bonheur ! Avec un autre Antoine, wwoofer lui aussi, nous avons bricolé le camion. Il démarre à nouveau sans start-pilote !
Point commun entre tous les participants à ce mois de fête et de travail, la dèche. Nous avons tous vécu largement au-dessus de nos moyens pour créer, préserver et faire durer le moment de grâce. En soi, cela pose un petit souci de légitimité. Perso, je cherche assez ce qu'il reste quand on épluche tout le superflu de nos existences. Nous avons savamment recréé des conditions connues pour nous sécuriser et cela à très bien marché. Je ne nous jette pas la pierre, il faut bien que la piscine ait un bord. Ceci est un point clé de la reflexion que je mène sur la vie en groupe et sur la possibilité d'une vie "off-grid" pérenne.
Je suis un explorateur fou et un peu inconscient. J'ai une pulsion qui me pousse à partir du connu pour le démonter, le détricoter et voir ce qu'il cache. Les situations difficiles que nous avons rencontré précédemment m'ont toutes semblé intéressantes. Il est évident que notre quotidien est incertain, mais la sincérité est un facteur de stabilité assez impressionnant.
Ce qui va par rapport à nos idées de départ : nous avons le moral, nous sommes loin des contingences liées à la vie citadine, nous vivons en groupe, nous nous enrichissons de savoirs et d'expériences indispensables à la vie en décroissance.
Ce qui ne va pas trop : Nous sommes trop dépendants des grandes surfaces :( et les garçons ne foutent absolument rien pour leur année scolaire, et je ne crois pas qu'Ed ou moi ayons la ressource de bosser avec eux. Ils vivent un max en faisant ce qu'ils ont envie de faire avec ce qu'il y a autour d'eux ... Mais l'incertitude est là, avons nous raison ? Tout ce que j'apprends, ils l'apprennent aussi. En théorie, ça vaut. Mais la vie, paradigme normal, ne fait pas grand cas de la théorie. Il faudra voir dans quel sens les garçons choisiront de faire évoluer ce qu'ils vivent ...
Notre prochain hôte nous attend le 01/12 et nous ferons du pain ensemble pendant 3 semaines. Je suis impatient de travailler dans un vrai fournil où j'apprendrai à gérer un levain sur le long terme (pour peu que je pose les bonnes questions), à faire un pointage qui ne soit pas du pifomètre et où chaque farine se travaillera de manière spécifique :) Ils sont aussi musiciens, acteurs, enfin, artistes locaux.
Un autre post déjà en grande partie écrit par Edwige sera posté très bientôt avec des photos et son ressenti :)
Mes amis, mes potos, laissez moi un com'. Vous me manquez !
Vous savez tous heureusement que je ne suis pas un grand téléphoneur. Et dans nos conditions, c'est très difficile de créer une bulle pour s'extraire de ce que l'on fait et partager avec l'autre dimension. C'est peut-être une forme d'excuse, mais comme Ed souffre du même problème alors qu'elle est beaucoup plus sociabliforme que moi, je me dis qu'il doit y avoir un peu de vrai dans ce que je ressent. Comme ça n'en fait pas une certitude, je vais prendre mes responsabilités ;)
A tout bientôt, bises à tous,
Pierre